Google teste un nouveau système de paiement par mobile
La guerre des moyens de paiement via mobile semble définitivement lancée. Alors qu'Apple est en train d'initier une vague de fond avec le déploiement à très grande échelle de son dispositif ApplePay aux Etats-Unis, les concurrents ne veulent pas être en reste. Square travaille déjà sur une solution pour Android, craignant que la firme de Cupertino ne bloque son système une fois ApplePay définitivement actif.
Mais c'est de Google qu'une autre réponse pourrait venir. Quatre ans après avoir lancé Google Wallet, un système de paiement par mobile via une puce NFC, le géant de Mountain View travaillerait actuellement sur une nouvelle génération baptisée Plaso. Le service est actuellement testé par des collaborateurs de Google auprès de quelques enseignes implantées au siège de la firme, comme Papa John's (une chaîne de pizzerias) ou Panera Bread (boulangerie et sandwicherie).
Des initiales... et quelle sécurité?
Aucune communication officielle n'a encore été faite par Google au sujet de ce nouveau service en phase d'expérimentation, mais les informations qui ont été récoltées par The Information auprès de testeurs et de témoins semblent prometteuses: il suffirait de télécharger une app sur son smartphone, dans laquelle les coordonnées d'une carte ou d'un compte bancaire seraient enregistrées, et lors de chaque entrée de l'utilisateur muni de son mobile dans un point de vente le terminal de paiement détecte la présence de celui-ci, l'utilisateur n'ayant plus qu'à indiquer au vendeur ses initiales pour valider le paiement.
Les informations encore très parcellaires récoltées par nos confrères américains ne permettent pas de savoir si Plaso sera développé à part comme un service nouveau et distinct ou s'il sera intégré au système Google Wallet. Impossible également en l'état de savoir quelles seront les étapes de sécurisation des transferts d'argent, car le simple fait de prononcer des initiales semble assez peu rassurant s'il n'est pas couplé à un autre système d'authentification du payeur: photographie, code pin ou empreinte digitale semblent des pistes envisageables.
De nombreux acteurs sur ce secteur
Alors que des acteurs nationaux développent leurs propres solutions comme Postfinance ou les principaux opérateurs de téléphonie mobile en Suisse, les informations venues d'outre-Atlantique indiquent au moins que Google veut relever le défi lancé par Apple. Ironie de l'histoire, Tim Cook a annoncé en début de semaine que «Panera a indiqué (à Apple) que 80% des paiements effectués par mobile chez eux le sont via ApplePay».
Mais dans ce domaine, sans même tenir compte des acteurs nationaux ou locaux, le marché ne se réduira pas à un duel entre les deux géants que sont Google et Apple. D'autres mastodontes du web et de la high-tech sont déjà engagés dans ce marché, qu'il s'agisse de généralistes comme Facebook, ou de spécialistes comme PayPal ou encore Square qui a relancé sa solution Wallet. Cette dernière n'est pas menacée à court terme, car sa solution (le terminal Reader) permet d'intégrer différentes solutions dont ApplePay (ce qui permet de diffuser le système de paiement Apple plus aisément). Mais Apple n'est pas réputé pour favoriser la compatibilité de ses systèmes avec des solutions externes. Et le succès d'ApplePay auprès des commerçants américains qui adoptent en masse cette solution depuis octobre pourrait donner des sueurs froids à moyen et long termes à Square.