Jusqu’où ira la terrible «guerre des devises»?
Changes Septembre a été marqué par une guerre. Une escalade sans précédent d’interventions compétitives sur le marché des devises. «En une semaine, 25 pays sont intervenus pour faire délibérément fléchir leurs monnaies. Du jamais vu», commentait le 28 septembre Ben Davies, gérant du hedge fund Hinde Capital. D’un côté, les Etats-Unis et l’Angleterre ont «attaqué» par le biais du «quantitative easing». De l’autre, des pays comme le Japon ont répliqué par l’intervention sur le marché des changes, Tokyo mettant fin à six ans d’abstinence pour vendre l’équivalent de 20 milliards de dollars de yens. Mais on recense aussi Taïwan, l’Argentine, la Russie, la Suisse, la Colombie, la Pologne et l’Indonésie parmi les interventionnistes.
Une situation qui contrarie fortement un pays comme le Brésil, dont la monnaie flambe, lui ôtant sa compétitivité, du seul fait qu’il n’utilise ni la planche à billets ni l’intervention. Cette fois, la guerre des devises a des causes plus profondes que celle de 1985, qui avait abouti aux accords de Plaza consacrant la dépréciation du dollar. Et que le «Nixon shock» de 1971, qui avait mis fin à la convertibilité-or du dollar. Si le problème est le même - la volonté américaine de déprécier le dollar - l’«ennemi» est différent, puisqu’il s’agit de la prochaine superpuissance, la Chine. Or Beijing est bien déterminée à éviter le destin du Japon, dont la monnaie avait flambé suite aux accords de Plaza. La Chine, qui détient 30% des réserves mondiales de devises, soit 2450 milliards de dollars, se battra jusqu’au bout pour sa compétitivité.