La bourse brésilienne à l'heure du Mondial de foot
Les dirigeants du Brésil espèrent que la Coupe du Monde disputée en juin et juillet dans leur pays permettra à l'économie de reprendre, alors que le pays connaît un net recul de sa croissance ces derniers mois. Il faudra sans doute compter sur les touristes et le dynamisme impulsé par l'événement et les chantiers qu'il engendre. Car du côté des travailleurs brésiliens, la succession des matchs risque au contraire de se présenter comme un handicap pour la productivité.
Ainsi, la banque centrale du Brésil a annoncé mardi que le marché des changes à la bourse de Sao Paulo, y compris les transactions interbancaires, serait suspendu pendant les rencontres de la Seleçao, l'équipe nationale du Brésil. Alors que les horaires sont habituellement 9h00-17h00, ils passeront exceptionnellement à 9h00-13h00 (heure locale), afin de permettre aux traders de suivre les rencontres de la sélection nationale.
Les traders rejoignent ainsi d'autres catégories de travailleurs qui ont obtenu des aménagements provisoires des horaires et conditions de travail pour suivre les rencontres de la Coupe du Monde. Et ce mouvement va au-delà des frontières du pays organisateur. Ainsi, en Allemagne, deux syndicats ont demandé aux entreprises d'adapter les horaires de travail afin que les employés puissent suivre les matchs, en dépit du décalage horaire: 28 des 64 matches débuteront à 22h00 voire minuit, à l'heure allemande.
Syndicats en demande, patrons ouverts
Michael Vassiliadis, responsable d'IG BCE (syndicat du secteur mines, énergie et chimie), a exprimé cette demande récemment dans Bild: «Je trouve que les employeurs et les comités d'entreprise doivent discuter ensemble d'une adaptation, si possible, des horaires de travail afin que les employés puissent regarder les matches».
En face, la passion du football est partagée par certains patrons. Ainsi, Lencke Wischhusen, dirigeante de la Fédération des jeunes entrepreneurs, ne ferme pas la porte à de tels aménagements: selon elle, il serait «envisageable de démarrer plus tard le travail, là où c'est possible». Même flexibilité du côté de Wolfgang Steiger, secrétaire général de la Fédération patronale proche de la CDU: «Nous les patrons, nous pouvons faire des efforts auprès de nos employés lors des matchs auxquels participent l'Allemagne».
Brésil et Allemagne figurent (avec l'Espagne) parmi les favoris de la compétition qui démarre le 12 juin, avec un match du Brésil: déjà un jour où les transactions de devises ne devraient pas connaitre de record à Sao Paulo.