Les experts de l'économie approuvent le choix de la BNS

Axel Weber, chairman d'UBS Group, a appuyé la décision de la BNS d'abandonner le taux plancher en expliquant qu'il s'agit de «la bonne décision».
Crédits: Image: World Economic ForumDepuis que la BNS a annoncé la fin de sa politique de taux plancher entre le franc et l'euro, jeudi 15 janvier, de nombreux acteurs de l'économie suisse, CEOs de grands groupes ou patrons de PME, attaquent la décision de la banque centrale, critiquant l'impact de ce choix sur leurs résultats à venir, avec la baisse prévisible de leurs exportations.
Depuis près d'une semaine, le président du directoire de la BNS, Thomas Jordan, et ses adjoints, passent une bonne partie de leur temps à justifier et expliquer leur décision. Ces dernières heures, ils ont reçu le soutien de nombreux experts du monde de la finance, réunis à Davos pour le World Economic Forum (WEF).
Premier à dégainer: Axel Weber. Le chairman d'UBS Group a expliqué mercredi matin que la BNS «a fait le bon choix». Il a résumé sa position par une formule imagée: «Mieux vaut la fin avec un choc que des chocs sans fin». Certes, il est conscient que ce choix «aura un impact important sur l'économie suisse cette année», mais il ne s'attend pas à une hausse sans fin de la devise helvétique: «Je pense qu'il y aura un renversement de la tendance observée ces derniers jours sur les marchés (...). Je suis confiant dans le fait qu'une fois l'onde de choc passée, nous reviendrons à un taux de change plus normal pour la Suisse».
Même son de cloche du côté d'Anshu Jain, co-CEO de la Deutsche Bank, pour qui le choix de la BNS «prouve que les banques peuvent encore composer avec les marchés importants sans provoquer d'effondrement».
Anshu Jain, Deutsche: oil price collapse and Swiss Franc move shows banks can deal with major market moves without collapsing #wef15
— Kamal Ahmed (@bbckamal) 21 Janvier 2015
De l'autre côté de l'Atlantique, le chairman et CEO de Bank of America, Brian T. Moynihan, approuve lui aussi le choix mais s'attarde davantage sur la hausse brutale du franc face à l'euro dans les heures qui ont suivi l'annonce: «Quand on doit soudainement rejoindre l'économie réelle, le mouvement est plus important et brutal que si on l'a suivie et accompagnée».
Globalement, cette approbation domine dans les allées du WEF, auprès de la plupart des experts. Entre «choix courageux mais responsable» et «décision inéluctable», peu de voix s'élèvent pour remettre en cause la décision.
La plupart des experts relatent aussi l'annonce et son impact dans leur entourage. Brian T. Moynihan revient ainsi sur les réactions entendues autour de lui quand il a appris à son réveil (avec le décalage horaire), le choix de la BNS: «Tout le monde pensait à une blague».
BoA chief Brian Moynihan says 'whole world woke up and thought you've got to be kidding me' re last week's Swiss central bank move #wef15
— James Quinn (@jamesrquinn) 21 Janvier 2015
Reste que la Suisse se retrouve dans une situation inhabituelle avec cette décision. Traditionnellement hôte discrète du Forum de Davos, elle est cette année au coeur des discussions. Un cas de figure qui tranche avec les précédentes éditions du WEF.
Rare that Switzerland itself is the buzz in #davos but everyone's talking about the Swiss National Bank at #wef15.
— Peter Coy (@petercoy) 21 Janvier 2015
At #wef15 first topics I talk about: oil barril price, swiss franc, cybersecurity and technology for collaboration with Dolby @btletstalk
— Luis Alvarez Satorre (@luis150861) 21 Janvier 2015